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Des tonnes de coquillages extraits par les touristes mettent en péril le charme des plages du Costa Rica

par Yves Pepito Malette
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L’extraction de tonnes de coquillages des plages du Costa Rica par les touristes met le pays en alerte, car retirer ces matériaux de ses écosystèmes pourrait nuire à la beauté des destinations touristiques.

Pour se faire une idée de l’ampleur de la situation, entre 2021 et 2022, les autorités de l’aéroport de Guanacaste ont enregistré la saisie de deux tonnes de coquillages, alors que dans le terminal Juan Santamaría, le chiffre s’élevait à une tonne.

Comme si cela ne suffisait pas, jusqu’à 10 tonnes de coquillages, escargots, coraux, étoiles de mer et autres ressources marines ont par ailleurs été confisqués dans le pays, selon des études menées par l’Université du Costa Rica (UCR).

Pour cette raison, et avec l’intention de préserver les destinations touristiques de la province, l’aéroport de Guanacaste a lancé une forte campagne depuis le terminal pour sensibiliser les touristes à l’importance de laisser les coquillages sur les plages du Costa Rica.

Au Guanacaste seulement, les touristes fréquentent plus de 139 plages sur 200 kilomètres.  Elles sont très diverses, certaines noires, dorées, blanches, roses, avec de grosses vagues et de petites vagues et d’autres avec des coquillages, c’est un vaste menu de plages » a déclaré César Jaramillo, directeur général de l’aéroport du Guanacaste près de Libéria.

Il est important d’éduquer les touristes très tôt dans leur voyage sur l’importance de laisser les coquillages dans leurs milieux naturels, car une fois qu’il a son sac de coquillages, le mal est fait.  Il faut qu’il se renseigne rapidement, et avec le séjour moyen, ça lui donne une chance de le faire» a ajouté Jaramillo.

Depuis l’aéroport de Guanacaste, ils espèrent que le Costa Rica sera l’épicentre d’un message qui doit être diffusé dans le monde entier, dans le but de préserver les beautés côtières.

La collecte de coquillages sur les plages est l’un des problèmes auxquels sont confrontés les écosystèmes marins du pays, et qui est passé presque inaperçu pendant des décennies, car ils aident à contrôler l’érosion côtière et sont le matériau principal des plages de sable blanc, permettent également à certaines algues, plantes, éponges marines et autres espèces d’y adhérer.  Également, ils remplissent la fonction de logement et de protection de certaines espèces marines, en particulier les coquilles en forme de spirale, essentielles pour les bernard-l’ermite et autres.

Pour cette raison, il est nécessaire de faire prendre conscience aux visiteurs qu’il n’est pas nécessaire d’emporter des souvenirs des côtes ou des plages, selon Jenny Asch, coordinatrice du Programme marin côtier du Système national d’aires de conservation (Sinac).

«L’augmentation du tourisme et la diminution des coquillages entraînent de multiples changements environnementaux, une augmentation de l’érosion des plages, des changements dans le recyclage du carbonate de calcium et une diminution de la biodiversité et de l’abondance des organismes dont ils dépendent (coquillages et autres matériaux) » a déclaré Asch.

Prendre des photos des coquillages, des escargots ou des pierres de mer est la recommandation que les autorités du Sinac font aux touristes, afin qu’ils puissent emporter un souvenir de leur visite dans le pays. Le plus malheureux est que les coquillages retirés des plages et confisqués dans les aéroports nationaux par la police et livrés au Sinac ne peuvent pas être restitués à leurs écosystèmes marins.

Auparavant, ils étaient détruits et, dorénavant, deux fois par an, ces coquillages sont enterrés dans le sol, afin de minimiser l’impact sur la biodiversité. Cependant, les autorités environnementales étudient actuellement d’autres alternatives d’élimination en collaboration avec certaines universités publiques.

La capture, l’extraction et le transfert d’animaux sauvages, de leurs parties, produits et sous-produits sans permis du Sinac sont interdits, conformément à la loi sur la conservation de la faune, et ceux qui se livrent à cette pratique pourraient être pénalisés jusqu’à fois 30 le salaire de base costaricien équivalent présentement à plus de 25,000 dollars américains.

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