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Le Costa Rica déclare un état d’urgence national face à l’afflux de migrants

par Sébastien St-Pierre
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Le gouvernement du Costa Rica a annoncé un état d’urgence national cette semaine en réponse à l’augmentation spectaculaire du nombre de migrants franchissant sa frontière sud en provenance du Panama. Les autorités indiquent que plus de 60 000 migrants sont entrés rien qu’en septembre, mettant à rude épreuve les ressources limitées.

Le président Rodrigo Chaves a déclaré cette mesure d’urgence lors d’une conférence de presse avec des responsables de la Commission Nationale d’Urgence (CNE) et de son administration. Ce décret facilitera le financement supplémentaire et les capacités opérationnelles pour gérer l’afflux de migrants, principalement des individus extracontinentaux cherchant à atteindre les États-Unis.

Le président de la CNE, Alejandro Picado, a déclaré que le Costa Rica a accueilli environ 386 000 migrants cette année, la grande majorité passant par la ville frontalière de Paso Canoas entre le Panama et le Costa Rica. Rien que la semaine dernière, 25 migrants turbulents ont été arrêtés et font face à une expulsion après des affrontements avec la police à Canoas.

Le président Chaves a affirmé que le passage pacifique serait autorisé, mais que le manque de respect envers les autorités ne serait pas toléré. Les migrants seront redirigés de Canoas et transportés par bus vers la région nord du Costa Rica. Cependant, il a averti que la compassion du Costa Rica ne devait pas être confondue avec de la faiblesse.

La vague de migrants provient d’une traversée difficile de la jungle de 266 km connue sous le nom de Darien Gap qui sépare la Colombie et le Panama. Pour de nombreux migrants extracontinentaux comme ceux du Venezuela, de Cuba, d’Haïti, du Ghana et de Somalie, traverser la jungle sans routes du Darien est la seule option pour se diriger vers le nord.

Une fois au Panama, la prochaine étape est le Costa Rica. Le Nicaragua, le Honduras, le Guatemala et le Mexique ressentent également les effets d’être une partie du principal corridor de transit vers les États-Unis. La coopération régionale et l’aide internationale sont devenues cruciales pour gérer cet afflux.

Lors d’une récente réunion à la Maison-Blanche, les présidents Joe Biden des États-Unis et Rodrigo Chaves du Costa Rica ont uni leurs forces pour discuter des enjeux pressants de l’immigration. Le duo s’est engagé à renforcer les avenues pour l’immigration légale, répondant ainsi à la vague croissante de migrants d’Amérique centrale rêvant du rêve américain.

La scène dans le bureau ovale était chargée de respect mutuel. Biden, avec sa poignée de main caractéristique, a salué le Costa Rica pour son leadership exemplaire face aux défis migratoires, et en particulier dans des domaines cruciaux comme la lutte contre le crime organisé.

Un regard sur les chiffres nous montre pourquoi cette réunion était si cruciale. Le Costa Rica, avec ses 5,5 millions d’habitants, voit une afflux considérable de Nicaraguayens fuyant leurs foyers. Pour aborder cette situation, San José et Washington ont lancé un programme audacieux intitulé «Mobilité Sûre», en phase d’essai pour six mois, également adopté par des pays comme la Colombie et le Guatemala.

Cette initiative vise à évaluer les réfugiés et les migrants pour envisager leur établissement dans des pays comme les États-Unis, le Canada ou l’Espagne. Deux centres spécialisés ont vu le jour, où les migrants peuvent faire valoir leurs demandes.

Avec cet état d’urgence national, le gouvernement costaricien disposera aussi d’outils et de financements supplémentaires pour maintenir la stabilité à ses frontières, prendre soin des migrants dans le besoin et minimiser l’impact sur les communautés locales.

Cependant, les dirigeants s’accordent à dire que la crise migratoire ne peut être résolue seule. Une coopération internationale et non seulement importante mais aussi urgemment nécessaire.


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2 commentaires

SOPHIE 30 septembre 2023 - 7 h 31 min

Merci pour cet article très intéressant mais inquiétant néanmoins apparemment géré comme il faut, il ne faudrait pas que cet événement atteigne la paix du Coste Rica

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Yves Pepito Malette 30 septembre 2023 - 8 h 47 min

Merci pour vous commentaire.

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