Vers un avenir où la solitude guette la génération montante au Costa Rica
Le Costa Rica, et plus précisément la péninsule de Nicoya, est reconnu comme l’une des cinq « zones bleues » du monde, des régions où les habitants vivent exceptionnellement longtemps et en bonne santé. Dans cette zone bleue, les résidents présentent des taux de longévité impressionnants, dépassant souvent les 100 ans. À la lumière de ce phénomène incroyable se dessine un nouveau problème social pour les Ticos.
À l’horizon 2050, le Costa Rica pourrait être témoin d’un phénomène social préoccupant : une importante tranche de sa population d’âge mûr pourrait se retrouver sans soutien familial pour leurs besoins quotidiens. La combinaison d’une espérance de vie en constante augmentation et d’une baisse marquée de la fertilité suggère cette évolution démographique.
À l’heure actuelle, 16 % des Costariciens de plus de 65 ans, soit environ 85 000 individus, requièrent une assistance pour des gestes aussi fondamentaux que manger, s’habiller ou se laver. Si l’on en croit les projections de la Banque Interaméricaine de Développement (BID), ce nombre pourrait grimper à 255 000, représentant ainsi 20 % de la population du pays.
Angie Cruickshank, représentante de la Ligue pour la défense des habitant du Costa Rica appuie l’idée que promouvoir un vieillissement dans la dignité, actif et sain, et garantissant la pleine jouissance des droits humains pour les aînés devrait devenir une pierre angulaire de la politique nationale. La ligue vise à protéger les habitantes et les habitants contre les actions et omissions du secteur public, par un contrôle de légalité, de justice et d’éthique au moyen de la prévention, de la défense, de la promotion et de la diffusion de leurs droits et intérêts.
La problématique actuelle est la suivante : la nécessité de prendre soin des aînés pourrait tripler en l’espace de quelques décennies, entrainant un défi majeur pour la société costaricienne. La tradition du soin des personnes âgées par la famille pourrait devenir obsolète, en raison de la réduction des naissances et du vieillissement rapide de la population.
Lorrena Araya, Costaricienne de la Péninsule d’Osa au Costa Rica
Le Costa Rica se distingue déjà dans la région par son espérance de vie exceptionnelle, avoisinant les 80 ans en 2021, comme le souligne les statistiques régionales.
Pablo Ibarrán, chef de la Division de la Protection Sociale et de la Santé, insiste sur l’importance d’encourager le vieillissement à domicile, en accord avec les souhaits des aînés et de leurs proches, afin de permettre aux personnes dépendantes de vivre chez elles aussi longtemps que possible.
Une démographie en mutation : vieillissement et baisse de la natalité
D’ici 2050, le nombre de citoyens de plus de 65 ans au Costa Rica est projeté pour surpasser celui des naissances, dans un pays où la population avoisinerait les 6,1 millions d’habitants. Devant la probabilité d’un engagement familial décroissant dans la prise en charge directe des parents âgés, des initiatives telles que le Système de Soutien aux Soins et à l’Attention à la Dépendance ont été mises de l’avant.
Ce système ambitionne de mettre en place un mécanisme progressif pour promouvoir l’autonomie et offrir des services de qualité aux personnes âgées, incluant des soins à domicile par des soignants qualifiés et la téléassistance.
Face à l’évolution démographique où près de 9,6 % de la population est déjà âgée de plus de 65 ans, chiffre qui devrait atteindre 20 % d’ici 2050, Angie Cruickshank souligne l’urgence de réviser les politiques publiques pour répondre aux défis posés par le vieillissement de la population.
Le Costa Rica est reconnu comme l’une des cinq zone bleues de la planète
Effectivement, le Costa Rica, et plus précisément la péninsule de Nicoya, est reconnu comme l’une des cinq « zones bleues » du monde, des régions où les habitants vivent exceptionnellement longtemps et en bonne santé. Ce phénomène est attribué à une combinaison de facteurs tels que le régime alimentaire, riche en fruits et légumes locaux, les haricots et le maïs, ainsi qu’à une consommation modérée de viande.
De plus, l’activité physique naturelle, intégrée au quotidien des habitants, contribue à leur bien-être. La forte cohésion sociale et le sens élevé de la communauté jouent également un rôle crucial dans leur santé mentale et émotionnelle, offrant un soutien social qui est essentiel à une vie longue et épanouie.
La « pura vida », une expression courante au Costa Rica, résume cette approche de la vie qui privilégie la simplicité, la gratitude et le bonheur, des composantes centrales de la culture qui peuvent contribuer à la longévité remarquable observée dans cette zone bleue.
5 commentaires
Poignant
Super article mon Pepito ! Comme d’habitude, tes photos sont également magnifiques et bien choisies… Quand je vois les costariciens en famille, s’occuper de leur parents, grands-parents, je revois l’époque de mes grands parents où tout le monde se respectait (ce qui n’est plus le cas en tout cas en France) je suis fière et heureuse de vivre au Costa Rica, car les ticos ont énormément de valeurs, ils nous rappellent et nous apprennent COMMENT vivre ! Je les aime …pura vida et merci pour cet article
Merci Mag
Merci de nous informé de ce beau Costa Rica.
Merci a vous 😉
Gaétan
Je te remercie de tout l’info que tu nous donne .
Cela nous fait grand plaisir Gaétan. Merci de nous lire et nous appuyer.