Le gouvernement costaricien a officiellement demandé aux États-Unis de suspendre temporairement les nouveaux tarifs douaniers annoncés jeudi dernier, le temps que des négociations puissent se poursuivre entre les deux pays. Selon les autorités locales, cette pause permettrait d’apaiser les inquiétudes des exportateurs et de mieux élaborer une stratégie nationale pour affronter ce défi économique majeur.
« Comme 184 autres nations à travers le monde, le Costa Rica est touché par la récente décision du gouvernement américain d’imposer des droits de douane sur les produits exportés vers ce marché. Même si le tarif de 10 % imposé à nos exportations représente le minimum prévu, nous sommes bien conscients des inquiétudes qu’il suscite auprès de notre secteur exportateur », a déclaré Manuel Tovar, ministre costaricien du Commerce extérieur.

Le gouvernement assure qu’il continuera de défendre les intérêts du pays, en atténuant les effets de cette mesure tout en protégeant la compétitivité des exportations nationales. À la demande de la présidence, une équipe du ministère travaille déjà à analyser le contenu et la portée de cette décision, prise par l’administration Trump, afin de rétablir les conditions commerciales antérieures.
Parmi les mesures concrètes déjà prises, on note la formation d’une cellule de crise interinstitutionnelle de haut niveau, l’ouverture de canaux de dialogue avec le secteur exportateur, ainsi que l’intensification des échanges diplomatiques avec les États-Unis dans une optique constructive. Le pays mise également sur une diversification accrue de ses marchés pour mieux intégrer son économie au niveau mondial.
Une menace directe pour l’agriculture costaricienne
La Chambre nationale d’agriculture et d’agro-industrie (CNAA) a exprimé de vives inquiétudes quant à l’impact de ces hausses tarifaires sur le secteur agricole national, déjà fragilisé.
« À un moment où l’agriculture costaricienne fait face à d’importants défis, avec plus de sept mois consécutifs de chiffres négatifs selon l’indice mensuel d’activité économique (IMAE), cette annonce aggrave la situation de milliers de producteurs qui luttent chaque jour pour maintenir leurs activités à flot », a souligné la CNAA dans un communiqué.
L’organisme critique également l’efficacité décroissante des accords de libre-échange, évoquant un affaiblissement des protections juridiques pour les pays signataires. La CNAA invite le ministère du Commerce extérieur à reconsidérer l’adhésion à des accords tels que le Partenariat transpacifique et l’Alliance du Pacifique, qui suscitent depuis longtemps des réserves chez les producteurs agricoles.
Enfin, la Chambre exhorte le gouvernement à adopter une position ferme et à prendre des mesures claires pour protéger les milliers de producteurs affectés par cette nouvelle donne commerciale. « Ce nouveau coup démontre que certaines concessions ont été faites en échange de peu, voire de rien. Il est urgent que le gouvernement agisse pour défendre concrètement notre agriculture nationale », conclut le communiqué.
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