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Le musicien Sylvain Demercastel pousse un cri d’hurleur pour protéger les forêts du Costa Rica

Il est important de comprendre pourquoi et comment protéger les arbres, affirme l'activiste

par Sébastien St-Pierre
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Dans le cadre de la dernière édition spéciale de l’émission «Les Francs Parleurs» sur le Costa Rica, Claudio et Pepito ont échangé avec le musicien devenu activiste, Sylvain Demercastel, sur le sujet controversé de l’effervescence immobilière que vit actuellement le Costa Rica.

Sylvain Demercastel s’est installé au Costa Rica, dans le secteur de Playa Negra, en 2005. Il a été frappé par l’accélération rapide des investissements immobiliers et la destruction importante de la flore et de la faune qui l’entourent. Sensibilisé à la protection des forêts en compagnie d’amis musiciens, ils ont donc décidé de former une organisation non gouvernementale à but non lucratif (ONG) dont l’objectif principal est la protection des forêts au Costa Rica.

L’organisation à but non lucratif, Savage Lands, a ainsi été fondée en 2022 par le batteur de Megadeth, Dirk Verbeuren, et Sylvain Demercastel.

Leur mission inclut entre autres le financement d’opérations de reforestation en collaboration avec des organisations du milieu. Ils travaillent également à l’acquisition de terrains en vue de créer des sanctuaires naturels. Des options de financement sont aussi possibles en échange d’une garantie de 90% de protection de la nature sur les propriétés en question.

Savage Lands a dévoilé son tout premier single intitulé «The Last Howl,» en collaboration avec Andres Kisser de Sepultura et John Tardy d’Obituary. Toutes les redevances générées par cette chanson sont entièrement dédiées à la préservation des territoires menacés.

Sylvain Demercastel précise que dans les années 50, 60 et 70, le Costa Rica avait énormément déforesté et ne comptait plus que 20% de surface forestière. Aujourd’hui, nous sommes remontés à environ 50%, grâce aux personnes ayant acheté de vastes terrains et ayant permis à la nature de reprendre ses droits.

Oui, nous sommes tous responsables du phénomène, mais nous pouvons avoir un impact intelligent en laissant une partie des terrains à l’état sauvage plutôt que de planter des palmiers pour des raisons esthétiques. Chacun doit réfléchir à sa raison de venir au Costa Rica. Le Costa Rica est un endroit propice pour essayer de préserver la nature de manière respectueuse, mentionne Sylvain Demercastel.

Avec 6% de la biodiversité mondiale, le Costa Rica possède une grande diversité, mais il ne faut pas se leurrer, le nombre d’animaux par espèce est en baisse. Ce n’est pas parce que l’on voit certains animaux régulièrement qu’ils ne sont pas menacés, soutient Sylvain Demercastel. Par exemple, une troupe de singes devrait normalement compter environ 30 ou 40 animaux, alors qu’actuellement ils ne sont souvent que 8 ou 10.

Ce déclin s’explique par la diminution des sources d’alimentation, le bruit, la déforestation, les électrocutions et parfois l’utilisation de produits chimiques, autant de facteurs qui contribuent à la réduction de leur population.

Certe, le Costa Rica possède une richesse en termes de biodiversité. Il est possible de permettre à la vie sauvage de continuer à exister malgré les projets d’implantation humaine. Mais cette richesse est fragile rapelle Sylvain Demercastel. Il faut en être conscient et poser des gestes intelligents.

Tout dépend du nombre de personnes occupant le territoire, précise Sylvain Demercastel. Plus il y aura d’individus sur un territoire, moins il restera d’espace pour la nature et les animaux, ajoute le musicien.

Selon Claude Laferrière, des groupes comme celui de Sylvain Demercastel peuvent aider la population. Il en a marre des commentateurs qui ne font que critiquer sans apporter de solutions. Il dit importantes les initiatives du groupe «Savage Lands». Le projet est axé sur la sensibilisation et la proposition de solutions pratiques, applaudit Claude Laferrière.

On ne peut pas empêcher les gens de vouloir venir vivre au Costa Rica et d’acheter des terrains ici. On ne peut pas non plus empêcher les promoteurs de faire leurs affaires.

Avec notre organisation, nous achetons des terrains à un prix assez élevé qui étaient destinés au développement immobilier, et notre mission est de limiter les espaces immobiliers et économiques pour en faire davantage des espaces de préservation. Il faut valider les projets de développement qui sont véritablement en harmonie avec la nature, mentionne Sylvain Demercastel.

Pepito a demandé à l’invité ce qu’il pense des nouveaux projets de type 10 étages qui émergent au Costa Rica en ce moment. Il a répondu que, techniquement, du point de vue écologique, c’est une meilleure option, surtout si le nombre de personnes est limité. Cependant, il se questionne également sur la poursuite de ce type de projets. Les habitants de ces immeubles sont parfois moins en contact avec la nature, ce qui peut être préoccupant.

Dans la section de clavardage des plateformes Facebook et YouTube où sont diffusées les émissions de Pepito Live et Les Francs Parleurs, Manon Barbe a émis le commentaire suivant : «Trouver un équilibre est difficile. Reste que chaque propriétaire veut des clients, et chaque voyageur veut venir voir ce qui est supposé être un paradis, mais il est important que les investisseurs et les clients se questionnent sur leurs propres attentes. N’oublions pas que même ces gros projets que nous aimons moins font travailler des familles.»

Sylvain Demercastel lui a répondu : «N’oublions pas non plus que si nous détruisons ce qui fait l’originalité du Costa Rica, c’est-à-dire sa biodiversité, les touristes pourraient se tourner vers des destinations moins coûteuses où ils trouveront des plages et des hôtels identiques. La nature est aussi un atout pour l’économie du Costa Rica.»

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De plus, Sylvain Demercastel souligne que ceux qui envisagent d’acheter des propriétés ou de lancer des projets d’affaires au Costa Rica doivent également réfléchir à la relation qu’ils doivent établir avec les Costariciens afin qu’ils puissent participer activement au développement et trouver un équilibre économique tout en préservant la nature.

La responsabilité de protéger les forêts doit également découler de la volonté des Costariciens de promouvoir cette vision et d’exercer une pression sur les politiciens locaux, car ces derniers détiennent le pouvoir décisionnel central et sont des acteurs clés du changement», affirme Claude Laferrière.

Il est nécessaire de mettre en place des programmes visant à intégrer la population dans des initiatives durables, englobant le développement économique, la préservation du patrimoine costaricien ainsi que les questions liées à l’énergie, par exemple.


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4 commentaires

Le maudit progrès

Yves Laverdière 5 décembre 2023 - 15 h 22 min

Je suis en total accord avec Sylvain Demercastel et je dirais même que je suis encore plus intransigeant que lui 🙂

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Yves Pepito Malette 5 décembre 2023 - 16 h 33 min

Merci pour le commentaire. C’est gentil.

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Trésors cachés

Aymon Sophie 5 décembre 2023 - 16 h 13 min

Merci pour cet article et l’émission d’hier ! Tu as le don Pepito de trouver des trésors dans ce petit pays si précieux. Heureusement, que certaines personnes comme Sylvain agissent et préservent l’écosystème du Costa Rica. C’est peut-être une goutte d’eau dans l’océan mais plusieurs gouttes font des flaques, des flaques… des océans… Bref ! Bravo à tous ces gens impliqués

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Yves Pepito Malette 5 décembre 2023 - 16 h 32 min

Merci pour le commentaire. Alors, il nous fera plaisir de continuer 😉

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