Alors qu’il était de passage dans son pays natal, le Costa Rica, j’ai eu le privilège de réaliser une entrevue exclusive avec Luis Castillo-Briceño.
À seulement 28 ans, Luis Castillo-Briceño s’est hissé au sommet en remportant la prestigieuse Compétition internationale de chefs d’orchestre de Rotterdam 2025. Cet événement d’envergure, qui a rassemblé près de 300 candidats issus de plus de 50 pays, s’est achevé en juin dernier après près de deux années d’épreuves exigeantes.
Tout au long du concours, Luis a impressionné par sa maîtrise et son charisme, remportant trois des cinq disciplines et décrochant le titre suprême de Grand Vainqueur. Il a non seulement obtenu la plus haute distinction de la compétition, mais il s’est également illustré dans la catégorie Musique classique, a conquis le public lors du Concert en plein air des Proms, et a confirmé toute l’étendue de son talent en dirigeant avec éclat les Grandes œuvres symphoniques.
Une enfance bercée par la musique
Luis a grandi dans un univers où la musique occupait une place essentielle, inspiré par son père, Luis Castillo Campos, lui-même musicien. Dès l’âge de six ans, il s’amusait déjà à jouer des cymbales dans une cimarrona, ces petits orchestres folkloriques qui défilent dans les rues. Véritables symboles de convivialité, de spontanéité et de joie collective, les cimarronas incarnent parfaitement la culture du Costa Rica.

Très jeune, il s’initie d’abord au violon, puis à la flûte, avant de découvrir le piano, qui demeure encore aujourd’hui son instrument de prédilection. Très tôt, il intègre déjà l’Orchestre symphonique des enfants de l’Institut national de musique.
À 15 ans, un professeur remarque son potentiel et lui dit qu’il possède le talent nécessaire pour devenir chef d’orchestre. Cette remarque déclenche en lui une passion qui ne fera que grandir au fil des années. Luis souligne avoir bénéficié du soutien inconditionnel de sa famille, notamment de sa mère Ana Briceño Castro, de ses grands-parents et de ses oncles, surtout après le décès de son père alors qu’il n’avait que 13 ans. Ce noyau familial soudé lui a servi de moteur et de source de motivation.


La fierté d’un pays
Au Guanacaste, beaucoup se souviennent encore de Luis comme d’un jeune passionné de musique. Claude Laferrière, de l’hôtel Villa del Sueño à Playa Hermosa, témoigne avec émotion : «Au début de Villa del Sueño, Luis Castillo Sr., grand guitariste classique du Costa Rica, venait jouer à l’hôtel avec son épouse Ana et leur fils unique, Luis Jr. (notre Luiscito). Pour nous, c’était tout un honneur. Jr. s’est vite joint à son père : d’abord au violon, puis à la flûte, sur des arrangements que Sr. écrivait pour guitare et flûte. Déjà, le talent de Jr. impressionnait autant notre équipe que notre clientèle. Quand la maladie a emporté Luis Sr., Luis Jr., soutenu par sa mère, a trouvé dans la musique la force d’avancer et a commencé, dès le début de l’adolescence, une formation sérieuse. On a eu le privilège d’être témoins de ce parcours fait de courage et de persévérance — et on demeure très fiers de tout ce que Luis a réalisé à ce jour. »
Un parcours international
Après avoir étudié le violon et la flûte à la Sinfónica de San José, Luis s’oriente vers le piano et se forme à l’Institut supérieur des arts. Il poursuit ensuite ses études à l’Université des arts de Zurich, en Suisse, puis perfectionne sa direction d’orchestre à l’Université de musique de Vienne, en Autriche. Son parcours l’amène à travailler avec l’Orchestre philharmonique de Londres, puis à l’Orchestre philharmonique de Los Angeles. Il raconte avec humilité que ce fut un long chemin, exigeant et rempli d’efforts, mais toujours vécu avec passion et intensité.
Une direction habitée par l’émotion
Dans son rôle de chef, Luis cherche avant tout à créer un pont entre les musiciens, la partition et le public. Lors de l’entrevue vidéo exclusive accordée à Pepito Live sur YouTube, il souligne que, pour lui, la musique dépasse la simple technique : elle s’enracine dans l’émotion et traduit l’expression de la vie, de la nature et de l’expérience humaine.
Cette sensibilité unique n’a pas échappé au jury de la compétition de Rotterdam. Le directeur artistique Ara Guzelimian, membre du jury, a déclaré : « Luis internalise la musique de façon si profonde qu’elle se reflète naturellement dans son langage corporel, jusque dans les moindres détails, au point que les musiciens y réagissent de manière très précise. »
👉 Découvrez cette entrevue exclusive avec Pepito, diffusée sur sa chaîne YouTube
Un ambassadeur de la Pura Vida
Aujourd’hui, Luis ne se contente pas de diriger un orchestre, il incarne aussi un véritable ambassadeur de son pays. Fier de ses racines, il affirme que le Costa Rica, bien que petit, regorge de talents et rayonne par une joie de vivre unique.
Dans son entrevue avec Yves Pepito Malette, il a confié que, pour lui, la joie occupe une place essentielle dans la musique, car elle en est l’âme et la véritable force. Cette vision, profondément enracinée dans sa personnalité, reflète l’esprit même de la Pura Vida, emblème de son pays natal.
Pour Luis, la musique devient un langage universel qui transmet cette essence au monde entier. En décembre prochain, il se rendra en Chine pour diriger un concert de fin d’année, poursuivant ainsi sa mission de porter haut les valeurs, la culture et la joie costariciennes sur les plus grandes scènes internationales.
L’histoire de Luis Castillo-Briceño nous rappelle que les rêves, lorsqu’ils sont nourris de passion, de discipline et d’amour, peuvent franchir toutes les frontières. À travers sa musique, il prouve qu’un petit pays peut offrir au monde de grands talents. Son parcours est une invitation à croire en nos aspirations les plus profondes et à laisser nos propres émotions devenir des sources d’inspiration et d’harmonie.

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