Plongez-vous dans les cartes anciennes du Costa Rica datant des années 1850 et une impressionnante histoire se dévoilera à vous, témoignant de la grandeur et du dynamisme de cette région en constante évolution.
Prenons par exemple le majestueux lac Arenal, qui n’apparaît pas sur ces cartes. Cette merveille moderne, créée dans les années 1970, est le résultat de l’ingéniosité costaricienne visant à établir un barrage hydroélectrique. Un brillant testament à l’initiative et à la vision du pays!
Mais peut-être plus notablement, la frontière sud du Costa Rica s’étend beaucoup plus loin sur la carte qu’elle ne le fait aujourd’hui. Elle englobait ce qui est maintenant la destination touristique de Bocas del Toro, aujourd’hui une destination très populaire au Panama.
Après l’indépendance de l’Amérique centrale en 1821, le Costa Rica – alors partie de la République fédérale d’Amérique centrale – a occupé la zone comme faisant partie de son territoire. La Nouvelle-Grenade (comprenant l’actuel Panama, la Colombie et l’Équateur) a considéré cela comme une incursion sur son territoire et a riposté en envoyant des soldats, puis en établissant Bocas del Toro comme un canton.
Naturellement, cela a irrité le Costa Rica, qui considérait la réponse comme une usurpation. Le Costa Rica a continué à revendiquer la propriété de la terre, et les différends territoriaux ont même conduit à une petite guerre en 1921.
Il a fallu attendre 1941 pour qu’un traité soit ratifié à la fois par le Panama et le Costa Rica, mettant fin à des décennies de conflit politique et consolidant les frontières modernes.
Que s’est-il passé ? C’est une histoire longue et compliquée, mais en résumé :
La guerre de Coto a été un conflit militaire survenu entre le Costa Rica et le Panama du 21 février au 5 mars 1921. Une force expéditionnaire a occupé au nom du Costa Rica la localité de Pueblo Nuevo de Coto, un hameau situé sur les rives de la rivière éponyme.
Cette incursion a été justifiée par le fait qu’il n’y avait pas de frontière définie entre le Costa Rica et le Panama depuis l’époque coloniale, et les deux nations considéraient la région autour de Coto comme faisant partie de leur territoire. Cet événement a attisé le nationalisme dans les deux pays, où des forces volontaires ont été organisées pour résoudre militairement le conflit.
La guerre s’est déroulée sur deux fronts : le premier à Coto, où les forces panaméennes ont réussi en quelques jours à renverser et repousser les actions du Costa Rica dans la région, aboutissant à une victoire tactique du Panama ; le second dans la province de Bocas del Toro, qui a débuté le 4 mars, où les forces costariciennes ont rapidement occupé les villages de Guabito, Changuinola et Almirante, car les forces panaméennes s’étaient retirées stratégiquement vers la ville de Bocas del Toro. L’arrivée du canonnière américain USS Sacramento le 5 mars a évité l’affrontement dans cette région et a contraint le retrait des forces costariciennes au-delà de la rivière Sixaola.
Sous la pression des États-Unis, par l’ultimatum du Secrétaire d’État Bainbridge Colby, le Panama a dû accepter, selon la Décision White, la cession de la région de Coto ; tandis que le Costa Rica a dû renoncer à ses revendications territoriales à Bocas del Toro. Les États-Unis, défendant les intérêts de leurs compagnies bananières, ont pris des mesures drastiques pour mettre fin au conflit et parvenir à la délimitation des frontières entre les deux pays, qui a été établie en 1941 avec le Traité Echandi-Fernández.
Alors, lorsque vous sillonnez ces terres magnifiques, que ce soit les forêts luxuriantes du Costa Rica ou les plages paradisiaques de Bocas del Toro au Panama, souvenez-vous de l’héritage historique qu’elles portent. Chaque pierre, chaque rivière, a une histoire à raconter, rendant votre voyage encore plus mémorable.
6 commentaires
Très beau texte écrit avec talent et un contenu tellement précis et instructif : tu es un vrai artiste Pepito ! Merci d’être là
Merci à vous pour ces beaux commentaires.
Superbe récit historique
Merci Monsieur Yves Pepito Malette
Un gros merci pour le commentaire.
Très bon texte, dommage que le Costa Rica ait perdu ce magnifique territoire
Oui un peu dommage en effet. Merci 😉